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Ce cahier manuscrit consacré à l'art de l'impression sur étoffes en Alsace débute par une introduction sur l’importance de cette activité pour la province, l’indiennage s’étant étendu à l’époque (1786) depuis Mulhouse vers Cernay, Ribeauvillé, Munster, Wesserling et Thann. L’auteur, dénommé Mr. Rupied et qui indique après sa signature être "élève des manufactures", présente ensuite les matières premières : toiles des Indes anglaises et danoises ; coton ; garance d’Alsace et de Lorraine, d’Allemagne, d’Hollande ; drogues. Il distingue alors différents genres d’impression, tributaires des dessins, des qualités des toiles et de la diversité des couleurs. La gravure des planches fait l’objet de développements, comme les mordants et les couleurs. Les étapes essentielles suivantes sont enfin successivement détaillées : Décreusage appelé "décrument" ; Impression ; Lavage des toiles après impression ; Engallage ; Garançage ; Avivage des couleurs ; Blanchissage ; Pinceautage ; Empésage ; Satinage ; Pliage ; Presse.

Dans ce manuscrit dont le titre manuscrit semble indiquer que l’auteur était en apprentissage du métier d’imprimeur sur étoffes en Alsace, l’on retrouve toutes les matières colorantes naturelles employées de manière récurrente dans la seconde moitié du XVIIIe siècle : garance, indigo, nerprun, gaude, bois de Campêche, bois de Pernambouc, bois jaune, noix de Galle. Deux procédés sont particulièrement mis en valeur, le garançage d’une part, d’autre part le pinceautage, certaines couleurs telles que le vert et le jaune étant alors appliquées au pinceau ("enluminées"). La culture de la garance en Alsace connaissant à cette époque une particulière croissance, il n’est pas surprenant de trouver dans ce manuscrit une appréciation des différentes garances disponibles, provenant non seulement d’Alsace et de Lorraine mais aussi d'Allemagne et de Hollande, ainsi qu’une affirmation du rôle essentiel de la garance et du garançage dans l’impression sur étoffes.