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Ce grand cartonné de 286 pages paginées par l'auteur qui en a utilisé les deux tiers est un livre de fabrication particulièrement soigné de la maison Thierry-Mieg, manufacture mulhousienne en activité sous cette dénomination de 1806 à 1852. Le manuscrit a appartenu à Charles Thierry (1802-1865). Il comporte sur la page de garde une large signature manuscrite au crayon, qui a été identifiée comme étant celle d’Edmond Dollfus. Ce livre de fabrication, tenu avec grand soin dans un bureau et non dans l’atelier auprès des cuves de teinture, débute à la date du 2 janvier 1835 et présente en une première partie les productions jusqu’en 1846. L’auteur semble être un des dirigeants de l’entreprise, compte tenu de la manière dont il s’exprime, à la première personne, lorsqu’il présente les campagnes d’automne 1845 et 1846 (p. 69-73). Une césure s’opère après la page 74, les pages 75 et 76 ayant été laissées blanches. Pages 77 à 81, l’auteur a copié des textes provenant de carnets et livrets de Mathieu datés de 1823 et 1824. La référence renvoie probablement à Mathieu Thierry (1801-1883), fondé de pouvoir de la manufacture à partir de 1823, puis associé en 1835. Après une quarantaine de pages laissées blanches (p. 82-127), l’on trouve des tableaux de références des couleurs avec renvoi aux numéros de page de la première partie du livre. Le livre se poursuit ensuite de façon plus désordonnée et intègre d’ailleurs la présentation des couleurs de Schlumberger Jeune & Cie à Thann 1835 (p. 133-154). Il s’achève par des remèdes de grand-mère contre la diarrhée par exemple, comme le veut la tradition des livres de secrets (p. 279). A noter que ce livre de fabrication a été tenu en français et en majeure partie en allemand.

Livre destiné à transmettre la mémoire des fabrications de la maison Thierry-Mieg, manufacture mulhousienne en activité sous cette dénomination de 1806 à 1852, ce registre rassemble de très nombreuses références d’étoffes teintes et imprimées par cette manufacture, avec leur dénomination colorée, leur composition et des éléments du procédé de teinture et d’impression. Débutant à la date du 2 janvier 1835, il présente les années avec régularité jusqu’en 1846. Pour chacune de ces étoffes, l’on trouve à droite d’un échantillon de belle taille, collé dans le livre (329 échantillons au total), sa dénomination et quelquefois son numéro. En dessous, l’auteur a indiqué la recette de teinture et d’impression. Dans une seconde partie pages 77 à 81, des textes provenant de carnets et livrets de Mathieu, probablement Mathieu Thierry (1801-1883), datés de 1823 et 1824, ont été copiés : « Traitement de l’article Mouchoirs fond blanc façon Jouy », « Manière de traiter les rouges mérinos avec rose enlevé & lilas clair », « Traitement de l’article appelé Aladin, avec jaune de chrome », « Traitement de l’article appelé mi fonds ». Puis, après une quarantaine de pages laissées blanches (p. 82-127), des tableaux de références des couleurs pure laine puis chaîne coton renvoient aux numéros de page de la première partie du livre. Le livre se poursuit ensuite avec la présentation des couleurs de Schlumberger Jeune & Cie à Thann 1835 (p. 133-154 ; un seul grand échantillon) et des chaînes coton 1844-1846 (p. 155-163, avec échantillons de petite taille). La tenue du livre est alors plus désordonnée : les échantillons varient en taille et les explications se limitent quelquefois à la composition des couleurs. Ce livre de fabrication et de couleurs recèle en outre en page 5, sur un feuillet collé, un schéma de l’appareil à la vapeur utilisé pour la fabrication du chlorure de chaux liquide par MM. Kestner père & fils à Mulhouse, apparemment utilisé pour le genre mérinos. En pages 38 à 40, figurent les explications détaillées en français et schéma de « l’impression sur tissu de Laine Lasting pour Meuble », datés de décembre 1837. D’autres dessins et explications techniques (fixage, séchoir, cuve à dégommer…) figurent en pages 152 à 154. Ayant été rédigé en allemand et en français, l’indexation des matières colorantes en est probablement incomplète. En effet, la maison Thierry-Mieg s’était notamment fait une spécialité jusqu’en 1844 du « Rouge turc » à base de garance, dont nous n’avons pas repéré le nom. La manufacture par ailleurs avoir produit beaucoup de rouges à l’aide de la cochenille et du bois de Pernambouc.