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Carnet cartonné de 136 pages paginé par l'auteur et portant l’étiquette de Fortin, papetier à Paris. Tenu au crayon et à l’encre, ce petit carnet comporte dès ses premières pages des recettes datées de 1850 et 1851, tandis que les dernières pages (p. 123-) comportent quelques recettes ultérieures (1852, 1854, 1855 et 1857). Il fait partie du don Gustave Moeder d’un ensemble de 13 c2hiers et carnets de travail de teinturiers au musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse. Compte tenu du numéro 1 porté sur la page de garde, comme d’un renvoi au carnet n° 2 en page 107, ce carnet pourrait être le premier d’une série d’outils de travail d'un teinturier et imprimeur sur étoffes. Comme dans les livres de secrets, l’auteur a copié en page 128 des remèdes provenant du Feuilleton de la Presse du 21 septembre 1850.

Comportant des dates échelonnées entre 1850 et 1857, ce carnet de recettes revèle sans doute un travail de teinturerie à façon. De la page 68 à la page 73 par exemple, est noté le nombre de pièces quotidiennes réalisées en "garancé" entre mars et juillet 1851. Le relevé des termes utilisés par l’auteur, comme « terre de pipe », sorte d’argile qui a pu être employée pour l’impression, ainsi que couleurs « d’application ou vapeur », montre un travail d’impression sur étoffes, en complément de celui de teinture. Les matières colorantes entrant dans la composition des recettes (bois rouges et jaunes, bois de Campêche, garance d'Avignon, indigo, cachou, noix de Galle et sumac), comme la dénomination des couleurs obtenues (puces, cachou, olive, rouges, violet…) sont typiques de la production alsacienne des années 1850, avant la commercialisation des nouveaux colorants de synthèse. 46 échantillons, de petite taille, ont été collés en marge des recettes ; le carnet comporte également 13 échantillons encartés. On relève dans ce carnet de recettes la mention du bleu outremer que Jean-Baptiste Guimet (1795-1871) découvre en 1826 et commercialise l’année suivante. Utilisé pour l'azurage, le bleu outremer de Guimet est ici la base de plusieurs préparations de bleus (p. 96-97 et p. 112-113), sans doute pour des impressions pigmentaires.