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Prenant la suite du cahier portant le numéro Inv. 667.31.I conservé également à Mulhouse, ce manuscrit d’Horace Koechlin (1839-1899) a été rédigé dans un cahier cartonné portant l’étiquette d’un papetier de Glasgow collée sur la première garde. L'auteur a utilisé les deux tiers de ce cahier, de manière discontinue comme le montre le titre. Le texte se poursuit sur les pages de droite tandis que les pages de gauche accueillent des échantillons dont quelques-uns ont été recoupés pour alimenter un registre de teinture des Koechlin conservé à Danrétal (archives départementales de Seine-Maritime, fonds Koechlin, 60J7, folio 66). Horace Koechlin a consigné dans ce cahier différentes recettes lors de ses emplois successifs de 1861 à 1868 en Ecosse, en Normandie puis en Alsace. Le cahier comporte également une page concernant la manufacture Gros, Roman, Marozeau & Cie de Wesserling, à la date de 1875, avec des notes sur le blanchiment de la laine et son azurage, la tenue de ce cahier n’ayant ensuite pas été poursuivie.

Lors de ses emplois successifs, Horace Koechlin a consigné dans ce cahier différentes recettes faisant intervenir des machines ou des produits spécifiques. L’ensemble de ces notes étant orientées sur la vente des étoffes teintes et imprimées, les mentions de matières colorantes apparaissent au travers des dénominations des genres commercialisés par chacune des manufactures. Concernant l’activité en 1861 de la manufacture écossaise Dalmonach print works de Bonhill, Horace Koechlin a pris des notes sur l’aréage (nombre de passages nécessaires en fonction des couleurs) à l'aide d'une "machine à aérer" et sur le dégommage au silicate de soude des noirs unis, garancines et roses garancés. Des pages illustrées d’échantillons sont ensuite consacrées aux genres suivants : Noirs unis dont le genre deuil ; Garancines ; Maïs garancé ; Alizarines ; Violet et noir, violet et rouge ; Nanquin garancé ; Roses garancés. Certains échantillons comportent leur composition anglaise. Alors qu'en 1861 le violet d'aniline se répand en Europe, H. Koechlin mentionne également des violets obtenus à l’aide de la garance ou de la garancine, dénommés « violets garancés ». Chez Alphonse Cordier à Rouen en 1864, c’est le blanchiment qui retient son attention. A la suite, il compare les quantités utilisées à Rouen et en Alsace pour obtenir 9 genres imprimés, chaque genre étant illustré par un échantillon. Dans tous ces cas, la proportion de garancine utilisée en Alsace est plus élevée. Enfin, en 1868 chez Hofer Grosjean à Morschwiller-le-Bas, les couleurs d’aniline font l’objet de plusieurs pages de notes, que ce soit les violets Poirrier, le bleu solide, les bleus d’aniline ou le noir d’aniline, utilisé seul ou avec du jaune de chrome, du rouge, du bleu et du vert. 2 pages sont également consacrées au Genre vapeur et à la cretonne pour meubles, populaires en Alsace. Les matières colorantes naturelles se maintiennent toutefois, avec des exemples d’enlevages sur bleus d’indigo foncé et bleu clair, et sur fond puce obtenu à l’aide de la garancine forte. Une nuance de violet fait d’ailleurs l’objet d’une teinture en garancine, suivie d’une teinture en violet Poirrier et d’une teinture en safranine.