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Cet ouvrage a été rédigé d'après les observations de son auteur au sein de l'atelier de Paul Chenevix des Gobelins au faubourg Saint-Marcel. Les recettes et procédés proprement dits datent des années 1666 et 1667. Le manuscrit comporte deux grandes parties : les bleus (f. 3-20) et les rouges (f. 21-63), complétés par quelques "noirs de perfection" (f. 76-77). Les dénominations des couleurs citées dans les recettes de bleus, à base de pastel, sont : bleuf, violet, bleu turquin, bleu pers, vert herbu, vert brun, bleus célestes et verts guais, bleus blancs et verts naissants, olive, céladons. Dans les recettes de rouges : écarlate, cerise. L'ouvrage se termine par des considérations plus générales pour accomplir certaines étapes (débouillir, étoffer...), et comporte en outre les prix des teintures chez les drapiers, les marchands bonnetiers, les tapissiers pour les années 1641 et 1642 puis les autres prix de l'année 1665.

Cet ouvrage manuscrit décrit très précisément les techniques telles que l'auteur, non identifié, a pu les observer auprès de Monsr Chenevix aux Gobelins entre 1666 et 1667, c'est à dire avant l'installation de la manufacturel royale. L'objectif est bien de décrire pas à pas les différentes étapes à suivre afin de réussir les couleurs à base de "guesde", de "pastel" comme cela est indiqué dans le titre (f. 3-20), mais aussi de garance, de cochenille ou encore de bois du Brésil (f. 21-63). Ce véritable manuel de teinturier indique donc quelles quantités de colorant utiliser, temps de repos, retranchement et ajout d'eau, bouillon, pastellage, ajout de cendre et essai sur échantillons. L'auteur est particulièrement attentif aux remèdes à appliquer à des cuves présentant des défauts : si la cuve a reçu trop de cendres, il convient d'ajouter du tartre ; dans un autre cas, la qualité de l'eau est à modifier si la couleur ne convient pas ; comment aviver une cuve de cochenille (tartre et arsenic). Il ajoute également des considérations sur la gestion des cuves : une cuve utilisée sur plusieurs jours servira, petit à petit, à produire des étoffes de couleurs plus claire ; ainsi comment réchauffer la cuve jour après jour. l'auteur mentionne même l'origine géographique de l'indigo utilisé, ce qui est assez rare : Inde et Saint-Laurent (Guyane). Ce manuel est un exceptionnel témoignage des procédés de teinture tels qu’ils étaient pratiqués à Paris en 1666 et 1167. Jean Hellot, dans son ouvrage publié en 1750, L’art de la teinture des laines, et des étoffes de laine en grand et petit teint. Avec une instruction sur les déboüillis, a d’ailleurs repris en intégralité tout ce qui concerne la cuve de pastel, quasiment sans modifier le texte d’origine, attestant ainsi de sa valeur.