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Ouvrage manuscrit intitulé "Teinture des noirs ; blanchiment des tissus de coton", rédigé par Emile Satin et daté des années 1880. Cet ouvrage manuscrit ne semble commencer qu'à la page 233, toute la première partie est manquante. Des pages ont été arrachées et un livret indépendant, paginé de la page 1 à 27, a été glissé à la fin. Malgré ces manques importants, une table permet au lecteur de comprendre l'organisation interne du manuscrit : la soie vient d'abord (traitement du cocon, essais, apprêts, teinture directe, indirecte, mordants, mordants secondaires, matières colorantes naturelles), puis les couleurs rabattues et la teinture en blanc. La teinture en noir se trouve à partir de la page 233, seule partie conservée de l'ouvrage.

Cet ouvrage d'Emile Satin était destiné à être d'une portée plus générale ; toutefois seule la partie traitant du noir est ici conservée. Il y fait la comparaison entre le procédé ancien (engallage à froid) et la nouvelle méthode à chaud, améliorée par l'utilisation de la noix de Galle ou de l'extrait de châtaigner. Les procédés sont très détaillés, avec les gestes et l'ordre des opérations à effectuer : 1er pied, 2e pied, adoucissage, avivage, chaque étape étant précisément décrite. Aussi, l'auteur se démarque en ne dressant pas de liste de quantités de matières à utiliser mais en parlant en pourcentage (décoction de 50 à 60% de bois d'Inde, 25 à 30% de bois jaune...). Satin se réfère souvent à Pierre-Joseph Macquer, que ce soit pour s'en inspirer ou pour en changer le procédé. Enfin, plusieurs chapitres d'aspect pratique ont été ajoutés. L'un porte sur les accidents à redouter lors de la teinture des noirs : accidents mécaniques comme l'ébullition des bains ; accidents physiques comme les brusques transitions de chaleur, les mauvais rinçages ; accidents chimiques à cause de l'emploi de certains sels, de l'apparition de taches mordorées, ou une forte inflammabilité des soies. Une étude micrographique des soies peintes suit, ainsi que des considérations générales sur la manipulations des soies par exemple ou les couleurs spectrales. Enfin, un petit livret indépendant sur le blanchiment des tissus de coton a été ajouté. Cet ouvrage, lorsqu'il était complet, se voulait donc exhaustif et au service du travail des teinturiers. Ainsi l'on y trouve mention de matières plus rarement utilisées en teinture comme la coloquinte, le cumin et les coques du Levant.