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Ce dossier comprend un document intitulé "Mémoire sur les teintures", daté de l'année 1770. Son auteur n'est pas mentionné ; ce dernier semble s'être donné pour mission de dévoiler les secrets "très dignes" des teinturiers qu'il accuse de vouloir garder ces secrets "dans les ténèbres".

Le "mémoire sur les teintures" daté de 1770 est assez complet et les procédés, d'abord succinctement énoncés, gagnent en précision au fil du texte.Une première partie est en effet assez rapide, et ne donne ni proportions, ni indications de durées : le cramoisi se fait avec de la cochenille mélangée à de la noix de Galle et de l'épine ; le bleu roi avec de l'indigo ; le bleu céleste avec du pastel ; le rose avec du safran ; le violet avec de la cochenille, de l'arsenic et du tartre. Les gestes nécessaires sont également brièvement explicités : les draps doivent être sortis de la chaudière, bien lavés, essorés... Cette rapidité donne parfois une impression de manque de clarté : "les écarlates ou rouges ne doivent avoir de pied ou couleur préparatrice que la moitié de la dose stipulée, mais l'alun et le bain de brésil doivent en avoir comme elle, voilà les proportions académiques". Toutefois, au fil du texte, l'auteur devient plus précis : il indique lorsque les draps devaient être battus, lavés, passés à l'alun, tordus... Il donne également quelques indications de temps, bien que peu précises : "le noir (...) dans une cuve pendant un jour et demi ou deux".