Identifiant EAD | COLLOT1_AD34_C2246_DOSSIERS_4_5_ET_6_44 |
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Titre propre de l'instrument de recherche | C 2246 / dossiers 4, 5 et 6 - Mémoires, requêtes, procès-verbaux, lettres de M. Trudaine, des inspecteurs des manufactures, minutes des réponses de l'intendant, concernant : le procédé de M. Pradier de Toulouse, pour teindre solidement à froid et à peu de frais le drap en noir sans pied de bleu ni de racinage ; […] les secrets de MM. Albert et Flandin pour la teinture en noir. , 1758-1790 |
Editeur | Programme Colorants et textiles de 1850 à nos jours - Institut national d'histoire de l'art (Paris) |
Adresse de l'éditeur |
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Création | Ce fichier XML-EAD a été produit dans le cadre du programme de recherche 'Colorants et textiles de 1850 à nos jours' mené au sein de l'Institut national d'histoire de l'art (Paris) |
Langue de description | Français |
Règles de description | Ce fichier XML-EAD a été encodé conformément à la norme ISAD(G) |
Cote | C 2246 / dossiers 4, 5 et 6 |
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Datation | 1758-1790 |
Intitulé | Mémoires, requêtes, procès-verbaux, lettres de M. Trudaine, des inspecteurs des manufactures, minutes des réponses de l'intendant, concernant : le procédé de M. Pradier de Toulouse, pour teindre solidement à froid et à peu de frais le drap en noir sans pied de bleu ni de racinage ; […] les secrets de MM. Albert et Flandin pour la teinture en noir. |
Localisation physique | 34172, Hérault (34), Archives départementales de l'Hérault - Montpellier |
Importance matérielle | 99 pièces |
Langue(s) | français |
Communicable
https://pierresvives.herault.fr/122-les-archives-departementales-de-l-herault.htm
Sous cette cote ont été regroupés des dossiers traitant de procédés de teinture en noir, dus au Dr Albert (1755-1758), Pasquier (1758), Pradier et son neveu Prat, teinturiers à Toulouse, ainsi qu'à Flandin, teinturier à Uzès. D’après la minute d’un courrier de Trudaine à M. de Saint-Priest, Intendant du roi en l’ancienne province de Languedoc, daté du 7 février 1758, le procédé du Dr Albert a fait l’objet d’une expérience en présence de Jean Hellot : « Il a été fait sous les yeux de M. Hellot de l’académie des sciences l’experience d’un procedé de teinture en noir sans aucun pied de bleu ny deracinage pour les draps et autres etoffes de laine. Le succès qu’elle a eu, m’a determiné a faire imprimer ce procedé pour le rendre public. » (pièces 69 à 72). Une variante existe en Languedoc pratiquée par le teinturier dénommé Pasquier : il s’agit d’un procédé de teinture en noir solidement à froid et à peu de frais le drap, sans pied de bleu ni de racinage (manuscrit ; pièce 21). D’après une minute conservée dans le dossier, datée du 10 juillet 1758, Pasquier considère son procédé de teinture en noir supérieur à celui d’Albert. Pasquier fit imprimer un feuillet développant son procédé (pièce 6), ce feuillet ayant été distribué en 1758 par les services de l’Intendance aux jurés-gardes et aux teinturiers. Le procédé de Pradier est celui de son neveu Prat, également teinturier à Toulouse, une première demande de reconnaissance du procédé ayant été faite auprès de l’Intendance et portée au Bureau du commerce au printemps 1762 (pièces 7 à 42 et 48 à 51) ; toutefois, Prat avait refusé de divulguer son procédé devant les jurés-gardes. Il s’agit d’une « teinture en noir & à froid, dite à la Jésuite ». Un essai favorable de ce noir a été réalisé sur 4 échantillons le 7 mai 1766, encadré par les services de l’Intendance (pièce 32) ; 2 échantillons ont reçu les plombs de l’Inspection de Toulouse. Picot, inspecteur des manufactures, valide cet essai, après avoir reconnu qu’il s’agit bien du noir à froid dit à la jésuite qu’il a vu faire dans la manufacture royale d’Abbeville. Ce noir était d’après ces archives plus beau que celui des autres teinturiers qui y mettaient un pied de bleu (pièces 23 et 28). Le dossier comporte également des pièces montrant la jalousie des autres teinturiers de Toulouse. A noter que dans un autre dossier de l’Intendance du Languedoc (Archives départementales de l'Hérault, C 2282), non recensé ici, se trouve un autre document imprimé par les Etats du Languedoc en 1744, qui indique que Pradier devra apposer sur toutes les étoffes qu’il teint en noir « un plomb, portant d’un côté les Armes du Roy, avec ces mots en Légende, Jean-Louïs Pradier de Toulouse, privilegié du Roy, & de l’autre côté ces mots, Teinture en Noir à froid. » Quant à Paul Flandin, teinturier à Uzès, son nouveau procédé lui provient de pays étrangers. Il présente l’avantage d’utiliser moins de drogues et d’être réalisé en moins de temps, sept heures, par rapport à la méthode traditionnelle qui consiste en la teinture en bleu suivie de plusieurs engallages qui rendent par ailleurs l’étoffe très rude. Ce procédé serait supérieur au noir de Sedan (pièce 83).
L’imprimé se trouvant dans le sous-dossier concernant le teinturier Pasquier donne le détail de ce procédé de de teinture en noir solidement à froid et à peu de frais le drap, sans pied de bleu ni de racinage : « très beau, fort doux & solide », ce noir, après un mordançage au tartre mélangé de vitriol, est fondé sur un bain de bois de Campêche et de vert-de-gris. Une minute conservée dans le dossier indique toutefois que ce noir n’est pas nouveau et que « les etoffes doivent toujours etre passées sur un gaudage apres les operations contenues dans le procedé. » (pièce 15) ; par ailleurs, « (…) ce noir est regardé comme bon teint quoiqu’impastelé et il l’est en effet (…) » (pièce 25). A noter dans cet ensemble, les pièces 77 et 78, soit une lettre manuscrite en date du 10 juin 1755 de Gaja au Vicomte de Saint-Priest, Intendant, accompagnée d’une carte de 8 échantillons de draps de laine et comportant des légendes détaillées relativement aux débouillis réalisés sur les échantillons teints en noir. Toutefois, cette lettre ne comporte aucun détail quant aux procédés de teinture en noir pratiqués par Flandin, Dalas (teinturier à Carcassonne) et Reynaud (teinturier à Saint-Chinian).
archives publiques
19 échantillons.
Dominique Cardon, Des couleurs pour les Lumières. Antoine Janot, teinturier occitan – 1700-1778, Paris, CNRS éditions, 2019, p. 86, fig. 9.