Biographie

L'École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) de Paris investit à partir des années 1970 le domaine de la vidéo légère et constitue un corpus de 46 bandes demi-pouce d'une durée moyenne de 30 minutes grâce à l'initiative de Mathilde Ferrer qui crée en 1976 l'équipe opérationnelle du Centre d'information et de documentation (C.I.D.) avec George Jeanclos, Jean-François Depit et Daniel Beguin. L'équipe a pour mission de rassembler des documents destinés aux diverses manifestations organisées par le Centre. Ce corpus de vidéos, déposé à la BnF en 2008 par Martine Markovits - responsable de la programmation vidéo-cinéma au service culturel de l'école -, témoigne de plusieurs évènements de la scène artistique contemporaine parisienne des années 1970 et des recherches artistiques des étudiants de l'ENSBA à cette époque. La diversité des supports de créations présentés par ces vidéos rend compte d'un intérêt croissant pour des pratiques artistiques pluridisciplinaires (danse, musique, peinture, performance, sculpture et théâtre). Les expérimentations menées par l'équipe de tournage révèlent également une première approche de la vidéo légère, laquelle offre un nouveau moyen d'expression aux étudiants de l'école. Le fonds de l'ENSBA est composé de plusieurs thématiques qui se répartissent en trois sous-ensembles. Le premier regroupe des captations de manifestations artistiques : il s'agit essentiellement de performances effectuées par des étudiants de l'école ou par des artistes extérieurs. Le deuxième volet de ce corpus offre des outils d'apprentissage aux élèves de l'ENSBA : des conférences données par des professeurs et également des cours filmés en atelier. C'est notamment le cas d'un ensemble de vidéos proposant un apprentissage des techniques de la lithographie par une description précise de chaque étape de réalisation (atelier mené par le professeur Georges Dayez). On identifie un dernier ensemble constitué de reportages : il s'agit ici de captations d'expositions en musée ou en galerie, de micros-trottoirs relevant l'opinion des Parisiens à propos de la construction du Centre Pompidou, d'entretiens avec les acteurs de la scène artistique contemporaine (conservateurs de musées, galeristes) et d'entretiens avec des artistes, notamment avec Michel Journiac. Dans un entretien mené par Mathilde Ferrer à l'occasion de l'exposition « Journiac : Rituel pour un mort » à la galerie Armand Zerbib (4 - 20 mai 1976), l'artiste présente ainsi l'ensemble de son parcours artistique à cette date. Le fonds d'archives audiovisuelles de l'ENSBA constitue un corpus de vidéos qui renvoie à l'art engagé en France dans les années 1970, période pendant laquelle la vidéo légère devient accessible aux militants, aux artistes et aux acteurs des institutions culturelles.