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Des archives partielles

L'INHA n'est pas le seul à posséder des archives du savant. L'Ecole française d'Athènes – dont il a été secrétaire général puis directeur - conserve un fonds important, nommé « Fonds Charles Picard » comprenant des documents divers, y compris des cours que l'on se serait davantage attendu à trouver dans le fonds de l'INHA. Les deux fonds s'avèrent complémentaires, celui de l'EFA concernant essentiellement les activités scientifiques et administratives menées à l'étranger, tandis que le fonds de l'INHA porte plutôt sur des travaux de publication et d'édition menés en France et sur des travaux scientifiques concernant l'archéologie nationale. Une répartion curieuse est à noter concernant le manuscrit du Manuel d'archéologie grecque. La sculpture : si l'INHA en possède l'essentiel, l'EFA en détient pourtant un chapitre rédigé et des éléments préparatoires.

Enfin, il faudrait regarder également du côté de l'Institut de France et de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres si leurs archives respectives ne possèdent pas d'autres papiers Picard.

Diversité des activités scientifiques de Ch. Picard.

Les notes de Ch. Picard fournissent un assez bon aperçu de l'étendue des champs d'action de Charles Picard, dans le contexte scientifique et archéologique de la première moitié et du milieu du XXe s. Etudes et publications en archéologie et histoire de l'art grecques – de la part d'un « Athénien », qui après avoir été élève et directeur de l'Ecole française d'Athènes a formé ses nouveaux membres et suivi leurs travaux –, mais aussi direction de revues spécialisées sur l'Antiquité et le Moyen Age et travail éditorial, travaux et surveillance sur des dossiers d'archéologie nationale (sur Orange en particulier : cartons 10-11), séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (carton 8).

Le fonds conserve ainsi l'essentiel du manuscrit et des épreuves corrigées de l'oeuvre majeure de Ch. Picard : son Manuel d'archéologie grecque. La sculpture, 5 vol., 1935-1966 (cartons 1-4) et des dossiers scientifiques relatifs à Délos, Thasos ou Athènes (carton 9).

Il rend compte également du travail rédactionnel et du fonctionnement de deux revues scientifiques françaises pendant et après la seconde guerre mondiale (la Revue archéologique et les Monuments Piot : cartons 5-7), selon la conception que Picard aimait à défendre : « Une revue scientifique, comme on le répète souvent, n'est pas une simple juxtaposition de mémoires originaux, voire d'informations documentaires (…). Elle évoque une personnalité, avec son caractère et son tempérament : elle exige la correspondance critique, mais confiante, de la rédaction directoriale, du comité de publication, et celle d'un public éclairé qui démontre par sa fidélité, toujours affirmée, l'intérêt porté à la connaissance du passé humain, à celle des arts d'autrefois : domaine spécial et difficile de nos recherches » écrivait-il en 1963 à propos de sa direction de la Revue archéologique (cf. « 30 ans au service de la Revue archéologique (1933-1963) », RA 1963, 1, p. 7).

Si l'on ne trouve pas un ensemble de correspondance, celle-ci n'est cependant pas absente du fonds : comme dans le cas des archives de l'Ecole française d'Athènes, elle est intégrée à l'intérieur des dossiers thématiques et laisse ainsi apparaître plus de 150 noms de correspondants ou personnes avec lesquelles Ch. Picard a été en relation à un moment ou un autre au cours de sa carrière scientifique. En revanche, contrairement au fonds Collignon conservé à l'INHA, le fonds Ch. Picard ne comporte aucune note de cours, juste quelques notes administratives (carton 8).

Des documents récupérés ( ?)

Le fonds Charles Picard comporte également des archives qui lui ont été rattachées à un moment ou un autre, mais dont le savant n'est pas l'auteur.

On trouve tout d'abord des documents provenant de Maxime Collignon, qui fut son prédécesseur à la chaire d'archéologie de la Sorbonne et l'auteur du premier Manuel d'archéologie grecque (voir également le fonds Collignon de l'INHA). Ch. Picard a récupéré un dossier de Collignon : celui du site archéologique de Yortan (carton 14, dossier 1), qu'il a communiqué à une tierce personne dans l'optique d'une nouvelle étude. Il a également réutilisé ici ou là, en guise de brouillons, des notes scientifiques de Collignon sur la sculpture grecque (on peut supposer que ces papiers, restés au département de l'Université, aient été réemployés par Picard).

Deux autres dossiers rattachés au fonds Picard restent plus difficilement identifiables : un ensemble de fiches épigraphiques relatives au site de Delphes, datables de la fin du XIXe s. ou du début du XXe s. (cartons 12-13) ; un carnet sur Rome daté de 1925 (carton 14, dossier 2).